Quelles sont les particularités d’une assurance pour voiture électrique ?

une voiture électrique branchée
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La transition vers l’électromobilité, accélérée par les impératifs environnementaux et les politiques publiques, transforme le secteur de l’automobile — et avec lui, celui de l’assurance. Selon l’Association Nationale pour le Développement de la Mobilité Électrique (AVERE-France), près de 1,6 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables circulaient en France à fin 2024, un chiffre en hausse de 53 % par rapport à 2022. Ce changement structurel amène les assureurs à adapter leurs offres pour répondre aux spécificités techniques et économiques de ces véhicules.

Décryptage des particularités d’une assurance pour voiture électrique.

 

Un coût d’assurance souvent supérieur… mais en évolution

Contrairement à une idée reçue, une assurance auto electrique peut coûter jusqu’à 20 % plus cher qu’un modèle thermique équivalent, selon une étude de l’UFC-Que Choisir publiée en 2023. Plusieurs facteurs expliquent cette différence :

  • Le prix d’achat élevé : En moyenne, un véhicule électrique coûte encore 30 à 40 % plus cher qu’une voiture thermique, d’après l’Observatoire Cetelem de l’Automobile 2024.
  • Le coût des réparations : Les interventions sur les batteries et l’électronique nécessitent une expertise particulière, et les pièces détachées restent plus onéreuses.
  • La valeur de remplacement : En cas de sinistre total, l’indemnisation se base sur une valeur plus élevée.

Cependant, la tendance évolue. Avec la démocratisation de la voiture électrique et la baisse progressive du coût des batteries (divisé par trois entre 2010 et 2023 selon l’Agence Internationale de l’Énergie), certains assureurs proposent désormais des offres spécifiques à tarifs compétitifs, favorisant une réduction progressive de l’écart.

 

Des garanties adaptées aux risques spécifiques

L’assurance d’un véhicule électrique ne se limite pas à une simple couverture responsabilité civile. Plusieurs garanties spécifiques apparaissent :

Protection de la batterie

La batterie représentant jusqu’à 40 % de la valeur du véhicule (source : ADEME, 2023), elle fait l’objet d’une attention particulière. Certaines polices d’assurance couvrent :

  • Les pannes de batterie hors-usure normale,
  • Les dommages liés aux incendies, aux surtensions électriques ou aux infiltrations d’eau.

À noter : lorsque la batterie est louée (modèle économique pratiqué par certains constructeurs comme Renault pour la Zoé), son assurance peut être dissociée du reste du véhicule.

Assistance en cas de panne de recharge

Les contrats incluent de plus en plus des prestations d’assistance spécifique, par exemple :

  • Remorquage vers la borne la plus proche en cas de panne sèche électrique,
  • Prêt d’un véhicule thermique temporaire.

Un service crucial alors que, malgré l’augmentation du nombre de bornes publiques (plus de 110 000 installées en France selon le ministère de la Transition écologique en janvier 2025), les infrastructures demeurent inégalement réparties sur le territoire.

Responsabilité en matière d’installation de borne

La pose d’une borne de recharge à domicile engage la responsabilité du propriétaire. En cas de dysfonctionnement provoquant un incendie ou un accident, certaines assurances habitation proposent une extension de garantie. Ce point est essentiel pour les utilisateurs de véhicules électriques rechargeant principalement à domicile.

 

Bonus écologique et réductions possibles

Les autorités publiques incitent les assureurs à encourager les comportements plus vertueux. Ainsi, certains contrats prévoient :

  • Des bonus écologiques : réductions de prime pour les véhicules zéro émission.
  • Un malus réduit : contrairement aux véhicules thermiques, les voitures électriques échappent au malus écologique lors de l’achat, un avantage indirect pour les assureurs concernant l’évaluation des risques.

Par ailleurs, certains assureurs s’engagent à soutenir la transition écologique en proposant des polices « vertes », valorisant l’usage d’énergies renouvelables ou l’empreinte carbone des véhicules assurés.

 

Vers une normalisation du marché d’ici 2030 ?

D’après les projections de France Stratégie (rapport 2024 sur la décarbonation des transports), le parc électrique pourrait représenter 40 % du parc automobile français d’ici 2030. Cette massification devrait conduire à une normalisation des produits d’assurance, avec :

  • Une convergence des tarifs entre véhicules électriques et thermiques,
  • Une mutualisation des risques plus large,
  • Une standardisation des garanties.

Le secteur de l’assurance automobile, historiquement conservateur, devra donc continuer à innover pour accompagner ce bouleversement majeur.

 

Sources :

Image de Julien B.
Julien B.
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